Élisabeth-Sophie Chéron

Élisabeth-Sophie Chéron, Autoportrait
Autoportrait
1672
Huile sur toile, 88 x 73 cm
Musée du Louvre

1648 - 1711

Élisabeth-Sophie Chéron, fille d'Henri Chéron, peintre de portraits en émail et graveur, et de Marie Lefebvre naît le 3 octobre 1648 à Paris. Elle progresse rapidement et à quatorze ans elle est déjà célèbre pour ses peintures. Quand elle a seize ans, son père quitte le domicile conjugal et la France pour fuir les persécutions, dont les huguenots sont de plus en plus souvent victimes. Élisabeth doit alors subvenir à sa mère, sa sœur Anne et son frère Louis. Heureusement elle a de multiples talents. Ses écrits et traductions, sa musique, ses gravures et tableaux sont tous appréciés par ses contemporains.

Élevée dans la religion Calviniste par son père, elle abjure le protestantisme en 1668, sous l'influence de sa mère, Marie Lefebvre, et de Mme de Miramion. Son frère, Louis Chéron, également peintre, refuse de se convertir et lorsque Louis XIV révoque l'Édit de Nantes, il s'exile en Angleterre.

Sur les recommandations de Charles Lebrun, Élisabeth-Sophie est reçue à l'Académie Royale en 1673. Dans la querelle qui oppose Le Brun et son rival Mignard pour obtenir l'estime du Roi, elle se range au côté du premier et fait paraître anonymement La Coupe du Val-de-Grâce, en réponse à La Gloire du Val-de-Grâce, poème que Molière a écrit pour soutenir son ami. Elisabeth Sophie Chéron avait plus d'une corde à son arc. Elle était également poétesse, musicienne, elle parlait couramment l'hébreu, le latin et le grec. Voltaire dit qu'elle est célèbre aussi par la musique et les vers.

Son protecteur Colbert perd de plus en plus d'influence au profit de Mignard et afin de pouvoir poursuivre sa carrière elle cherche un autre appui politique. C'est probablement une des raisons pour lesquelles Elisabeth-Sophie consent à épouser en 1692 l'Ingénieur Royal Jacques Lahaye, mariage qu'elle qualifie d’« union philosophique ».

Après sa mort, Élisabeth Sophie Chéron est vite oubliée. Il est difficile de dire si, après l'euphorie de ses contemporains, c'est à juste titre qu'elle est oubliée, ou non, car très peu d'œuvres nous sont parvenues.

"Un poème héroïque" : Les cerises renversées

Élisabeth-Sophie Chéron, Portrait de Jeanne-Marie Bouvier de la Motte
Portrait de Jeanne-Marie Bouvier de la Mothe Guyon
Élisabeth-Sophie Chéron, Portrait de Madame Deshoulières
Portrait de Madame Deshoulières
ca 1670
Musée Condé, Chantilly
Élisabeth-Sophie Chéron, Sainte Magdalena
Sainte Magdalena
Huile sur bois, 65 x 44,7 cm
Musée des beaux-arts de Rennes
Élisabeth-Sophie Chéron, Mort de Virginia
Mort de Virginie
1650
Tempera sur percament, 30,3 x 25,5 cm
Städel Museum, Frankfurt am Main, Allemagne

Liens :

Société Internationale pour l'étude des Femmes de l'Ancien Régime : Élisabeth Sophie Chéron
Article par Marie-France Hilgar : Les multiples talents d'Elisabeth Sophie Chéron