Fede Galizia


Judith tenant la tête de Holoferne
Détail
(probablement un autoportrait)

Milan 1578 - 1630

Fede naît probablement à Milan en 1578. Elle est la fille du peintre miniaturiste Nunzio Galizia, originaire de Trente. Elle étudie la peinture dans l'atelier de son père. Au début elle peignait également des miniatures, mais aucune n'est venue jusqu'à nous. En 1590, quand elle avait douze ans, Fede est déjà une peintre accomplie, quand l’ami de son père, le peintre milanais et théoricien de l’art Giovan Paolo Lomazzo, la mentionne dans son deuxième traité sur l’art, Idea del tempio della pittura, et dit d’elle : « … sa fille se consacre à imiter nos artistes, les plus extraordinaires… ». À seize ans elle est déjà célèbre pour ses portraits. C’est en portraitiste avérée et recherchée que Fede porte une attention toute particulière aux détails, avec une approche très réaliste, non seulement dans les visages, mais aussi dans les bijoux et les vêtements.

En 1596, à dix-huit ans, elle fait ainsi le portrait de Paolo Morigia, érudit jésuite, qui est l’un de ses premiers admirateurs et mécènes. Grandement satisfait de son travail, celui-ci écrira même un poème dédié à son œuvre. L'empereur du Saint Empire Romain, Rodolphe II, lui commande également un portrait.

À cette époque la Lombardie, et donc la ville de Milan appartenait à l'Espagne et c'est le temps de la contre-réforme qui impose ses règles iconographiques à la peinture qui lui sert de moyen de propagande avec des tableaux éducatifs et dévots. Fede ne suit pas une école particulière, mais développe son propre style, en trouvant son inspiration chez les représentants du réalisme lombard tels que Moretto da Brescia, Gian Girolamo Savoldo et Vincenzo Campi.

Elle exécute donc plusieurs tableaux religieux, mais elle reste surtout connue pour ses natures mortes sobres et suggestives peintes dans un style personnel, modernes au point de constituer une référence pour l'œuvre de Jean Siméon Chardin.

En 1610, son père, Nunzio Galizia, décède, Fede a alors trente-deux ans. Nous savons encore qu’en 1616, elle reçoit plusieurs commandes pour la réalisation de retables pour des églises de Milan, dont la basilique Saint-Étienne-le-Majeur et un Noli me tangere pour l’autel de l’Église Sainte-Marie-Madeleine (voir ci-dessous). « Noli me tangere » qui signifie « Ne me touche pas » ou « Ne me retiens pas » est une locution latine qui est traduction des paroles prononcées par Jésus ressuscité le dimanche de Pâques à l'adresse de Marie-Madeleine.

En 1630 Fede établit son testament en léguant tout son avoir, principalement des tableaux, à l'ordre des Théatins ainsi qu'à son cousin et son neveu, sa seule famille. Le 21 juin de cette année, Fede Galizia meurt de la peste à Milan, à l’âge de cinquante-deux ans.

Fede Galizia, Noli Me Tangere (partie)
Noli Me Tangere (partie)
1616
Huile sur toile - 313 x 169 cm
Pinacoteca di Brera, Milan
Fede Galizia, Judith tenant la tête de Holoferne
Judith tenant la tête de Holoferne
1596
Huile sur toile 55 x 42 cm
Ringling Museum of Art - Sarasota, Floride
Fede Galizia, Portrait d'un médecin
Portrait d'un médecin (Ludovico Settala?)
Huile sur toile - 54 x 42 cm
Collection Luigi Koelliker - Milan
Fede Galizia, Panier de fruits
Panier de fruits
ca 1610
Huile sur toile