Elisabetta Sirani

Elisabetta Sirani, Autoportrait
Autoportrait
1660

Bologne 1638 - 1665

Elisabetta est la fille de Giovanni Andrea Sirani qui était un élève de Guido Reni. Elle étudie la harpe, la poésie, la mythologie et évidemment la Bible. Devinant son talent extraordinaire, le chanoine et écrivain Carlo Cesare Malvasia intervient auprès du père d'Elisabetta pour que celui-ci la laisse travailler dans son atelier. Ses deux sœurs étudient également à l'atelier paternel puis dans celui d'Elisabetta.

On interdisait aux femmes d'avoir une formation académique et d'étudier le nu. Cela avait comme conséquence que la plupart d'entre elles devaient éliminer de leur production les sujets historiques et mythologiques. Elles ne pouvaient compléter leur formation qu'en copiant les tableaux de leurs collègues masculins. Copier des œuvres célèbres est économiquement plus avantageux et résout le problème de l'étude du nu. Cette pratique est tellement répandue qu'Elisabetta qui, avec son coup de pinceau superbe, peint des sujets mythologiques, doit défendre son travail et exécuter publiquement un essai de peinture pour prouver que c'est bien elle, et non son père, qui réalise ses tableaux.

En 1655 son père doit abandonner la peinture à cause d'une arthrite et Elisabetta reprend la direction de l'atelier. En 1658 elle ouvre son atelier aux autres femmes qui veulent étudier la peinture. Ceci est tout à fait exceptionnel à cette époque et fait que Bologne devient un centre de femmes artistes.
Il paraît qu'un grand nombre d'hommes se serait rendu à Bologne pour admirer de leurs propres yeux la légendaire beauté d'Elisabetta, mais elle ne se marie pas et meurt jeune, à 27 ans. Pendant un moment on soupçonne qu'elle a été empoisonnée mais c'est probablement un ulcère qui lui a été fatal.

Elisabetta Sirani, La Vierge Marie avec l'Enfant Jésus
La Vierge Marie avec l'Enfant Jésus
Huile sur toile 73 x 55,5 cm
Elisabetta Sirani, Judith et Holopherne
Judith et Holopherne
Burghley House - Stamford (Angleterre)
Elisabetta Sirani, Allégorie de la musique
Allégorie de la musique
1659
Fondation Rau-Unicef pour le Tiers-monde
Elisabetta Sirani, Sybille
Sybille
Huile sur toile 100 x 76 cm
Pinacoteca Nazionale - Bologne