Sophie Rude

Sophie Rude, Autoportrait
Autoportrait 1841
Huile sur toile, 65 x 54 cm
Musée des Beaux-Arts, Dijon

Dijon 16 juin 1797 – Paris 4 décembre 1867

Sophie Frémiet naît le 16 juin 1797 dans un milieu cultivé, ouvert aux arts. Son grand-père maternel Louis-Gabriel Monnier, graveur réputé et ami de François Devosge, est le premier conservateur du musée de Dijon en 1799. Fervent partisan de l'Empire, son père Louis Frémiet est lui-même très lié au milieu intellectuel et artistique dijonnais en tant qu'académicien féru d'antiquité gallo-romaine. Les liens familiaux avec l'École de dessin incitent Sophie Frémiet à prendre des leçons auprès d'Anatole Devosge, un ancien élève de David.

En raison de leurs sympathies bonapartistes, la famille Frémiet s’exile à Bruxelles au retour des Bourbons lors de la Restauration, après la chute de l'Empire en 1815. Le sculpteur François Rude est également du voyage.
Sophie Frémiet devient à Bruxelles l'élève de Jacques-Louis David, également exilé, et qui manifeste un grand intérêt pour son élève. Elle commence à exposer au Salon de Bruxelles en 1818, avec deux portraits. La Belle Anthia lui vaut les honneurs du Salon de Gant en 1820. En voyant la toile au salon, l'élève de David, Joseph-Denis Odevaere, rapporte : « Mon cher maître, je m'incline devant vos sublimes leçons et j'admire la belle, la gracieuse Anthia peinte par votre jeune élève, qui n'est qu'une femme par ses vêtements, mais qui est un homme par son talent ». Sophie Rude est à cette époque une artiste en vogue, qui obtient de nombreuses commandes, notamment pour l'ancien palais royal de Tervuren près de Bruxelles; ces œuvres ont disparu dans l'incendie qui détruisit le château.
Enfin elle réalise trente figures allégoriques peintes sur verre pour la bibliothèque du duc d'Arenberg.

En 1821 elle épouse, à Bruxelles, le sculpteur François Rude, auteur de La Marseillaise de l'Arc de Triomphe de l'Etoile. Nettement plus âgé qu'elle, il était déjà présent dans la vie de Sophie dès l'enfance, car c'est un ami de son père. En 1828, le couple regagne la France et s'installe à Paris où ils ouvrent un atelier rue d'Enfer pour enseigner leur art respectif.

Elle peint non seulement dans le style de son maître, mais elle exécute également des copies d'après ses compositions. Elle est, par exemple, l'auteur du Portrait de Wolf dit Bernard qui passa longtemps pour être de David, avant de lui être rendu lors de l'exposition Autour du néoclassicisme en Belgique en 1985. Car si l'artiste doit être, assurément, classée dans l'école française, elle est fortement marquée par les années qu'elle passe à Bruxelles.

Sophie Rude abandonne à Paris les thèmes mythologiques et présente au Salon de 1833 trois portraits, ainsi qu'une scène historique Les Adieux de Charles Ier à ses enfants, pour laquelle l'accueil est très favorable. Puis elle délaisse la peinture d'inspiration historique pour se consacrer presque exclusivement au portrait dont elle exploite à la fois le caractère d'apparat et d'intimité , même si la famille et les amis bourguignons du couple demeurent ses modèles favoris. Elle fait plusieurs portraits de son époux, inoubliable avec sa longue barbe de patriarche.

Après la mort de son mari en 1855, Sophie Rude se consacre à exposer et faire connaître l'œuvre de celui-ci.

Sophie Rude, François Rude
Portrait de François Rude
1842
Huile sur toile - 100 x 81 cm
Musée des Beaux-Arts, Dijon
Sophie Rude, Jeune femme
Portrait de jeune femme
1849
Huile sur toile - 82 x 65 cm
Musée des Beaux-Arts, Dijon
Sophie Rude, La Duchesse de Bourgogne
La belle Anthia
1820
Huile sur toile, 257 x 180 cm
Collection particulière
Sophie Rue, Mort de Cenchirias, fils de Neptune
La mort de Cenchirias, fils de Neptune
1823
Huile sur toile - 206,4 x 254,6 cm
Musée des Beaux-Arts, Dijon