La liberté créative
PeintresLe nombre de femmes peintres célébrées par l'histoire de l'art est extrêmement 
        réduit. Les peintres connus du grand public peuvent varier selon la mode 
        du moment, d'Artemisia Gentileschi via Elisabeth Vigée Lebrun à Frida 
        Khalo, mais ce sont toujours les mêmes noms qui reviennent et quand j'ai créé ce site en 2005 très peu 
        d'ouvrages et de sites internet leurs étaient consacrés. Dès que l'on effectue quelques recherches, 
        on découvre une multitude de femmes pleines de talent dont on ne parle 
        jamais dans les livres sur l'histoire de l'art. Ce site est le résultat 
        d'un tel tour d'horizon.
        Y a-t-il un art typiquement féminin ? Au premier abord on est tenté de 
        dire oui, mais n'est-il pas illusoire de croire qu'on est capable de repérer 
        une œuvre produite par une femme ? Cela ne repose-t-il pas plutôt sur des 
        préjugés ? Le fait d'être peint par une femme ou un homme ne change certes 
        rien à la qualité ou la médiocrité intrinsèque d'une œuvre d'art, mais 
        pendant longtemps elles ont été jugées différemment. En parcourant ces 
        pages vous pourrez constater comme moi qu'il n'y a pas d'imagerie spécifiquement 
        féminine dans l'art, aucune particularité stylistique n'est attachée à 
        l'œuvre des femmes si ce n'est celle de la condition féminine propre 
        à leur époque. Pas de délicatesse de la touche ni d'utilisation de couleurs 
        pastel comme on le dit si souvent à tort.
        Pour éviter des problèmes avec les droits d'auteur les artistes actuelles sont volontairement 
        sous-représentées dans ma sélection. Elles ne sont peut-être pas plus 
        connues du grand public mais leur visibilité dans les médias est plus 
        grande et beaucoup ont leur propre site web.
« Les femmes artistes existent depuis que la notion d'artiste est 
          apparue, c'est-à-dire depuis le XVIe siècle. Au Moyen-Âge, 
          les artistes étaient des artisans, regroupés dans des corporations 
          et travaillant le plus souvent anonymement.
          Qu'est-il donc arrivé pour que la mémoire collective ne 
          garde plus trace de ces artistes ? C'est un processus d'effacement progressif 
          qui a pris son essor au XIXe siècle : en tant que femmes, elles 
          pouvaient de plus en plus difficilement peindre des sujets autres que 
          ceux dits féminins, donc mineurs. Au début du XXe siècle, 
          les catégorisations ont commencé à voir le jour ; 
          qui dit catégorie dit hiérarchisation. Travail mineur, donc 
          sans intérêt, le travail des femmes n'est pas inclus dans 
          les livres synthèse sur l'histoire de l'art. Trois siècles 
          de peinture féminine ont ainsi presque disparu ; puisqu'elle était 
          oblitérée, il devenait facile de remettre en question jusqu'à 
          la légitimité de cette pratique, ainsi que la question assommoir 
          des années 1970 le laisse parfaitement entendre : pourquoi n'y 
          a-t-il pas eu de génie féminin en art ? »
- Pascale Beaudet
sur le site de Sisyphe Miroir.






